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Lignes de suites
10 août 2015

Abécédaire

A

Majestueux portail,

Chas de l’aiguille par laquelle

On enfile les perles

Du collier

Qui me donne l’alphabet.

 

B

J’en reste bouche bée.

Tes ronds sont rose bonbon.

En te voyant je redeviens un bébé.

 

C

Cerbère de l’alphabet

Crochet acerbe,

Croc redouté

On pique de ta boucle les fesses des jolies voyelles.

 

D

Ce détour par dessus la barre

Ne donne guère de fil à retordre.

Demi tour, droite.

 

E

Je te veux

Grâcieuse

Et radieuse, glorieuse voyelle.

Légère comme une mousseline

Tu es la rime féminine.

 

F

Tu files l’air

De la fugue

On te siffle

Et tu fuis la fange des lourdes consonnes.

  

G

Tu tombes goutte à goutte,

Tu boucles,

Tu glisses sur la ligne

D’en dessous.

Tu agaces le a, tu englues le u,

Tu es la garce qui fait des grâces.

 

H

Tu chus ici pour hacher

Notre franc parler.

Que tu lèves les bras au ciel

Ou que tu plantes des deux jambes dans le texte,

C’est toujours du gâchis

Quand la femme de l’archi-duc

A froid aux pieds.

 

I

Ce n’est pas sérieux

Une lettre avec une tête comme un pois-chiche,

Un cerveau tout riquiqui.

Tu fais siffler les T en leur faisant guili guili

Toi, la voyelle qui mouille les L des abeilles,

Que serait notre vie

Sans ta petite baguette magique ?

 

J

Petit ver accroché à un bouton

Tu joues à te tortiller

Sous la ligne de flottaison.

Tu finiras bien par remonter

Sur le fin tracé du crayon.

  

K

Y avait qu’à pas le montrer du doigt,

Le kappa n’en serait pas là

Avec sa jambe cassée.

Le poing sur la hanche,

Il claudique jusqu’à sa belle.

  

L

Tes ailes, à l’horizontal, à la verticale

T’élèvent dans le ciel majuscule.

 

M

Par monts et par merveilles se meuvent les émois,

Les amants se donnent la main, maman tient son marmot,

Tout le monde sait que tu aimes les mots. 

 

N

Ne nie pas que tu piques en haut

Tu piques en bas,

Tu gesticules, t’élances par ici

Et reviens par là.

 

O

On parle avec respect de cet olibrius là

Qui vogue sur l’onde

Des poèmes à flonflons.

Voyelle qui tourne en rond,

Nous explorons le blanc de ton oeil

Espérant que du micron

Tu nous emmènes à l’oméga.

 

P

« Plop », ainsi sort la bulle

Du tuyau

Et s’approche, pulpeuse,

La plus palpitante des consonnes.

On croquerait bien dans cette petite pomme.

 

Q

Etonnante lettre.

Avec le u elle fait équipe,

Sinon, elle n’est plus qu’un rond qui pique. 

 

R

Quelles que soient tes rondeurs,

Tu te donnes toujours de grands airs

Perché sur tes ergots.

Tu roules, tu doubles, tu fais l’intéressant,

Qu’est-ce que tu peux être rasant.

 

S

Tu t’insinues sournoisement

Ou tu t’estompes silencieusement.

Tu as plus d’un tour dans ton sac

A sornettes, tu es aussi pluriel que singulier,

On ne sait plus

 Dans quel sens

Tu susurres

Qu’on te pense.

  

T

Es-tu un, es-tu deux ?

Dieu de l’équilibre

Selon les tables de ta loi

Tu tries ceux qui en toi croient

Et ceux qui ne veulent pas,

Ceux là se balancent

A ta terrible potence.

 

U

Aigu ou pointu,

Ta courbe

Unit les amis

Qui se disent tu.

 

V

Tu t’évases,

Tu arrondis les angles de la vie.

En versant des rêves

Sur nos nuits,

Tu viens voir les voeux.

  

W

« Vive la vie »,

Tous crient de joie

Et lèvent les bras

Quand ils te voient. 

 

X

Quand on se croise

On se multiplie,

A deux on fait un inconnu

Qui marque le bas de la liste

De sa croix.

  

Y

Il y a dans ce déhanchement

L’enivrante montée

Vers un triangle

Où se perdent des vertiges insensés.

On boit dans cette coupe

Le philtre mystérieux

Des hydres hybrides.

 

Z

En un zigzag vigoureux

Tu paraphes d’une pointe acérée

La liste qui zigouille

Les zespérances

Des zéros de l’alphabet.

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